Sanctions Canada et USA: L’ECC juge nécessaire d’ouvrir une information judiciaire en Haïti contre les personnes visées

Les responsables du collectif Ensemble Contre la Corruption disent prendre acte des sanctions adoptées par les Gouvernements du Canada et des États-Unis d’Amérique contre des personnalités haïtiennes.
Pour l’ECC ces révélations dénotent, une fois de plus, les liens inextricables entre la corruption et les violations des droits humains en Haïti. Elle souligne également que ces mesures visent d’anciens agents et comptables de deniers publics dont la gestion a déjà été mise en cause par les rapports PetroCaribe de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratifs (CSCCA) et divers scandales de corruption.
« Si le préjudice économique et social de la corruption régnante n’est plus à démontrer, aujourd’hui il faut considérer l’ultime effet de la corruption : son produit sert à financer les gangs armés. La population haïtienne s’en trouve plusieurs fois victime », écrit le collectif Ensemble contre la corruption dans une note publiée cette semaine.
L’ECC rappelle que les fonctions de président de la République, de premier ministre et de parlementaire exposent leurs titulaires à des actes de la corruption au terme de la loi du 12 mars 2014. « La gestion des deniers publics (tant au niveau de l’administration publique qu’au niveau du parlement haïtien) constitue une saga de dilapidations et d’actes de corruption appert l’indice de perception de la corruption dans le secteur public était de 20% en 2021 en Haïti. Dans ce contexte, il ne faut sous-estimer aucune information et soupçon de corruption. Mieux, il faut faire la lumière sur ces allégations, recommande l’entité
L’ECC estime que l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) et l’Unité Centrale de Renseignements Financiers (UCREF) sont face à leurs responsabilités : lutter contre la corruption et ultimement tarir le financement par les produits de la corruption des gangs armés en Haïti. Il demande donc à ces deux institutions d’agir pour faire la lumière sur ces allégations. « Chacune de ces personnalités sur lesquelles pèsent lesdites allégations doivent faire l’objet d’enquêtes sérieuses pour établir les faits et éventuellement saisir la justice haïtienne, exige-t-il. Aussi, l’ECC rappelle aux autorités judiciaires qu’elles ont le devoir d’ouvrir une information judiciaire sur ces allégations même en dehors de l’ULCC ou de l’UCREF.
Le collectif dit par ailleurs bserver que la communauté internationale s’ouvre finalement les yeux sur l’état de la criminalité dans le pays, sur les exactions des pouvoirs qui se sont succédé ces dernières années en Haïti. Car pendant longtemps, malgré les rapports accablants des organismes de défense des droits humains sur différents massacres perpétrés par des gangs armés en complicité avec les structures internes du pouvoir, malgré la mobilisation des centaines de milliers de jeunes dénonçant le pillage des fonds PETROCARBE, malgré les rapports des commissions sénatoriales et de la Cour des Comptes sur la mauvaise gestion de ces fonds, malgré les dénonciations publiques de certaines organisations politiques et de la société civile, cette communauté internationale a exercé un mutisme absolu, qui a favorisé l’effondrement total de l’État Haïtien.
Aujourd’hui, l’ECC appelle, d’une part les autorités haïtiennes à prendre toutes les mesures conservatoires contre les personnes sur lesquelles ces allégations sont portées et d’autre part, les Nations Unies et les grandes puissances étrangères qui adoptent et patronnent ces mesures à envisager à développer une entraide judiciaire significative et pertinente avec les autorités haïtiennes compétentes dans le but de réaliser des procès exemplaires contre tous ceux qui ont pactisé avec cette économie criminelle et qui ont servi à effondrer l’État haïtien.
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