Ronald Sanders tape la communauté internationale face à la situation en Haïti

Après le secrétaire général de l’OEA, c’est au tour de l’ambassadeur d’Antigua-et-Barbuda aux États-Unis et auprès de l’Organisation des États américains, Ronald Sanders, de fustiger la communauté internationale face à la situation en Haïti.
« Des pays, parmi eux certains dont les gouvernements ont contribué au sous-développement et à la faiblesse d’Haïti, se cachent désormais commodément derrière l’appel haïtien à une solution dirigée par les Haïtiens, à faire peu ou rien », dénonce le diplomate dans une tribune titrée : Haïti s’enfonce plus profondément dans la catastrophe : qui la sauvera ?, publiée dans caribbeannewsglobal.
Sir Ronald Sanders critique le fait que malgré la situation désastreuse en Haïti, le Conseil de sécurité de l’ONU a prolongé le mandat du BINUH pour une nouvelle année, sans prendre le soin de l’étendre pour lutter contre la spirale de violence, de l’anarchie et de la terreur des gangs armés.
Le représentant d’Antigua-et-Barbuda à l’OEA a pleinement adhéré à l’analyse, du moins l’aveu, du secrétaire général Luis Almagro sur le dossier d’Haïti. « C’était la déclaration la plus honnête et la plus convaincante d’un haut fonctionnaire d’une institution régionale ou internationale jamais publiée concernant Haïti », estime-t-il.
Pour Ronald Sanders, « de nombreux pays de la communauté internationale sont parfaitement innocents de ce qui se passe en Haïti ou s’y est passé. Mais, il y en a d’autres – à la fois des pays et des institutions – qui ont endommagé Haïti de manière irréparable pendant de nombreuses années. Maintenant, c’est à ces pays de faire quelque chose pour corriger la situation. Le soutien financier est l’obligation des membres de la communauté internationale qui en ont les moyens. Et beaucoup d’entre eux, d’ailleurs, portent la responsabilité de la situation en Haïti aujourd’hui », tance le diplomate.
Ronald Sanders déclare par ailleurs que le dialogue évoqué par le chancelier haïtien Jean Victor Généus lors de la réunion extraordinaire du Conseil permanent de l’OEA, mercredi 17 aout 2022, n’aura pas lieu, et aucun accord ne sera maintenu, à moins qu’il n’y ait une médiation pour le faciliter et superviser la mise en œuvre de ses accords. Cette médiation ne peut avoir lieu sans une invitation du gouvernement provisoire d’Ariel Henry et l’approbation des autres groupes haïtiens, avance-t-il.
Enfin concernant la proposition faite par Luis Almagro à la communauté internationale pour aider Haïti à sortir du bourbier, l’ambassadeur plénipotentiaire d’Antigua et Barbuda aux Etats-Unis et auprès de l’OEA pense que certaines questions suscitées par cette proposition, à savoir : qui fournirait le financement et à quelle agence serait confiée la mise en œuvre ?, doivent être abordées avant qu’Haïti ne s’enfonce encore plus profondément dans une catastrophe humanitaire encore plus grande. Haïti doit devenir une priorité à l’agenda de toutes les instances internationales et régionales… maintenant, plaide le diplomate Ronald Sanders.