L’IMED lance un SOS sur l’état lamentable des tribunaux de la région métropolitaine de Port-au-Prince

C’est un tableau sombre que peint l’institut mobile d’éducation démocratique en ce qui concerne le fonctionnement des tribunaux de la région métropolitaine de Port-au-Prince.
En effet dans une enquête réalisée au niveau de 6 tribunaux de la région métropolitaine de Port-au-Prince, autour du thème : « l’état des infrastructures du système de justice : Regard sur les tribunaux », l’organisation de défense des droits humains estime nécessaire de pointer du doigt « l‘état déplorable des tribunaux appelés à recevoir les juges et les justiciables. »
D’abord, l’IMED dit constater que les tribunaux sont logés dans des maisons sales, dépourvus d’infrastructures sanitaires, délabrées, qui n’évoquent en rien la noblesse de la justice.
A côté du manque de matériel de bureau, les séquelles du tremblement de terre du 12 janvier 2010 hantent encore le quotidien des citoyens qui fréquentent les espaces. Donc l’infrastructure judiciaire envoi une image négative du système, regrette l’IMED dans ce rapport d’une vingtaine de pages.
Le rapport fait aussi état de l’inexistence de salles servant de garde à vue pour les prévenus et les corps du délit sont pour la plupart empilés dans des espaces inappropriés.

Les tribunaux sont logés dans des espaces limitrophes avec des marchés publics. Ce qui pollue le quotidien des juges et des employés travaillant dans le vacarme des marchands et des klaxons des véhicules. Un tel constat, souligne l’IMED, traduit le laxisme et l’irresponsabilité de l’état qui ne remplit pas son rôle de contrôleur des bâtiments publics.
Outre des conditions physiques, l’IMED note une négligence totale en ce qui concerne le respect des gestes barrières permettant aux usagers des tribunaux de se prémunir de la pandémie du nouveau coronavirus. En ce sens, les tribunaux constituent un vecteur propice pour la propagation du covid-19.
A la suite de ces constats, l’IMED appelle à « un inventaire complet des locaux judiciaire, la destruction des édifices délabrés qui représentent un danger pour l’environnement et pour les employés, la mise en place d’un programme de reconstruction ou de réaménagement des tribunaux dans des endroits sécurisés afin que les audiences puissent se dérouler dans la sérénité, l’ordre et le calme, et enfin l’achat de matériels roulants et notamment et des fournitures de bureau. »
L’entité de défense des droits humains préconise aussi l’augmentation budgétaire du Ministère de la justice et de la sécurité Publique afin de « permettre aux tribunaux de mieux faire face aux exigences réelles institutionnelles et d’implémenter un service judiciaire de qualité ».