Le Secrétaire général de l’OEA se dit clairement favorable au retour des Casques bleus en Haïti

C’est une des pistes d’action à considérer très sérieusement, car les conditions d’aujourd’hui sont beaucoup plus violentes qu’elles ne l’étaient avant le départ de la Minustah, et le travail sera beaucoup plus dur avec beaucoup plus de complications. Nous sommes ouverts à d’autres propositions pour assurer la sécurité d’Haïti, mais il sera très difficile d’arriver assez vite avec la bonne logistique si cela ne se fait pas à travers des procédures et des mécanismes bien établis qui existent déjà avec les missions de maintien de la paix, a plaidé Luis Almagro qui milite donc très clairement pour le retour des Casques bleus en Haïti.
Dans un entretien avec le Miami Herald à la suite de son communiqué qui a suscité de vives réactions en Haïti, le secrétaire général de l’OEA estime qu’il est impératif pour la communauté internationale de s’engager à résoudre les problèmes spécifiques qui aggravent la crise haïtienne. « Nous ne pouvons pas chercher à éviter ou à contourner les problèmes ; nous devons les affronter de front et les affronter aussi cher soit-il, car il devient de plus en plus coûteux de les laisser partir, de les laisser perdurer et s’aggraver, a-t-il renchéri.
Dans cet entretien au journal floridien, Luis Almagro a répondu aux critiques concernant la très grande implication de l’organisation des Etats américains dans la crise haïtienne, elle qui supportait aveuglement le président assassiné Jovenel Moïse.
« La réalité, c’est que nous, à l’OEA, n’avons pas les ressources financières pour faire venir des gens en Haïti, mais seulement pour réaliser des projets très spécifiques. Nous n’injections pas des centaines de millions de dollars dans le système politique haïtien. Nous n’avons jamais été en charge du développement ou de la sécurité en Haïti, ceux qui disent le contraire sont simplement mal informés, ou mal informés, a rétorqué le patron de l’organisation hémisphérique.
Et malgré les critiques acerbes dont elle fait l’objet, Luis Almagro demande que l’Organisation des Etats-Unis ait le leadership du plan de redressement du pays.
« De toute évidence, nous n’avons jamais eu les ressources financières pour construire des institutions, assurer la sécurité et le développement d’Haïti. C’est ce que nous demandons maintenant parce que rien d’autre n’a fonctionné. Nous demandons de nous laisser assumer cette responsabilité maintenant dans le pire moment d’Haïti, réclame-t-il.
Luis Almagro, qui a également plaidé une nouvelle fois dans cet entretien avec la journaliste Jacqueline Jacques du Miami Herald en faveur des une nouvelle constitution qu’il juge impérative, a indiqué que son communiqué est « un appel à l’action pour tout le monde » et dit attendre à ce que tout le monde réponde à cet appel, ajoutant que son rôle est de sensibiliser sans cesse la communauté internationale.
Marie André Bélange, Vision 2000