septembre 22, 2023
HAITI Politique

La crise haïtienne a été au cœur d’une réunion du conseil de l’ONU ce lundi 17 Octobre

Le conseil de sécurité des nations unies s’est réuni, ce lundi, autour du dossier Haïti. Le ministre haïtien des affaires étrangères, Jean Victor Généus, a dressé le tableau catastrophique de la situation qui prévaut en Haïti pour justifier la demande du premier ministre Ariel Henry relative à l’envoi d’une force étrangère pour aider Haïti à faire face aux gangs armées et rétablir un climat sécuritaire dans le pays.  

L’un des principaux objectifs de cette réunion du conseil de sécurité était de présenter l’état des avancements des actions du premier ministre Ariel Henry pour engager le pays sur la voie des élections. Et,  le chancelier Jean Victor Généus n’a fait que déplorer que les initiatives de dialogue du chef du gouvernement et celle supportée par le BINUH  se soient révélées vaines. En dépit de cela, le ministre des affaires étrangères a renouvelé devant le Conseil de sécurité l’engagement du premier ministre Ariel Henry et son gouvernement de redoubler d’efforts en vue d’arriver à une entente permettant d’organiser « des élections générales dès que les conditions de sécurité le permettent pour remettre le pouvoir à des élus choisis démocratiquement et librement par le peuple ».

La communauté internationale doit agir de manière décisive en Haïti, a indiqué pour sa   part la représentante du secrétaire général de l’ONU dans le pays et cheffe du BINUH, Helen Meagher La Lalime. Elle a néanmoins réaffirmé que toute résolution politique globale de la crise doit être dirigée par les acteurs haïtiens.

 « La force qui devrait être déployée prochainement en Haïti ne sera pas une mission onusienne », a déclaré la représentante des Etats-Unis aux Nations Unies, Linda Thomas-Greenfield qui souligne toutefois que cette force internationale d’aide à la sécurité fonctionnera sous l’égide du chapitre 7 de l’ONU.

C’est en ce sens que les Etats-Unis de concert avec le Mexique soumettent deux projets de résolutions au Conseil de sécurité. L’une concerne justement cette force multinationale et l’autre porte sur le régime de sanction contre les gangs armés et ceux sont de connivence eux ou qui les financent. Cette dernière résolution cite nommément Jimmy Chérisier alias Barbecue, a informé l’ambassadrice Linda Thomas-Greenfield qui estime que le Conseil de sécurité doit agir en urgence face à la catastrophe qui prévaut en Haïti.

Le représentant du Mexique aux Nations Unies a abondé dans le même sens que son homologue américaine mettant en avant l’aggravation de la situation en Haïti. Il a dit espérer que ces deux projets résolutions seront adoptés rapidement par le Conseil de sécurité.

Se disant très préoccupé tant par l’aggravation de la situation sécuritaire et sanitaire en Haïti que par l’incapacité et l’inaction du gouvernement provisoire haïtien alors que les gangs agissent en toute impunité, la Chine a appelé à la prudence à propos de l’envoi d’une nouvelle force étrangère dans le pays.  Notant qu’une telle démarche ne fait pas l’unanimité en Haïti, représentant de la Chine au Conseil de sécurité a indiqué que son pays est prêt  à mener des échanges approfondis autour de cette force. Il a aussi déploré une nouvelle fois qu’aucune des missions onusiennes n’ait atteint ses objectifs en Haïti.

La chine par ailleurs a félicité le régime de sanctions proposé par les Etats-Unis et le Mexique contre les membres de gangs ainsi que ceux qui les financent. Elle dit souhaiter que ces mesures soient robustes et efficaces.

La Russie a lui aussi attiré l’attention sur les avis divergents autour de l’envoi de nouvelle intervention étrangère en Haïti appelant le Conseil de sécurité à évaluer toutes les conséquences d’une telle décision.  La Russie ne souscrit pas au régime de sanction proposé par les Etats-Unis émettant des réserves sur leur efficacité à long terme.

La France dit pour sa part appuyer les deux projets de résolutions conjointes des Etats-Unis et du Mexique soulignant la nécessité d’accentuer la pression sur non seulement les gangs mais aussi ceux qui les alimentent et les financent. Elle a aussi appelé la communauté internationale à rester mobilisée à redoubler d’efforts pour aider la nation haïtienne.

Tous les intervenants à cette réunion du Conseil de sécurité ont déploré l’absence de progrès dans les négociations pour par parvenir à un accord politique.

L’Exclusivité