Human Rights Watch réclame des États-Unis de cesser les expulsions vers Haïti

L’organisation internationale de défense des droits Human Rights Watch réclame des États-Unis d’Amérique et de tous les autres pays concernés la suspension des expulsions et rapatriements forcés des migrants haïtiens, mettant en avant l’aggravation de la crise humanitaire et sécuritaire en Haïti.
Dans un rapport publié le 24 mars dernier, Human Rights Watch a noté que « les personnes expulsées sont exposées à un risque élevé de violence et n’ont pas de réel accès à des mesures de protection ou judiciaires ». Elle a souligné également le niveau alarmant du nombre d’homicides et d’enlèvements perpétrés par les gangs armés, qui contrôlent des zones stratégiques du pays.
« La situation est encore aggravée par l’impunité persistante, dont bénéficient les auteurs de violations de droits humains et de crimes, le tout sur fond de crise humanitaire », écrit l’organisation internationale de défense des droits humains dans son rapport.
Citant des données de l’OIM, l’Organisation internationale pour les migrations, Human Rights Watch affirme que 25 765 personnes ont été expulsées ou rapatriées de force vers Haïti, du 1er janvier 2021 au 26 février 2022, dont plus de 20 mille d’entre elles, soit 79 %, par les États-Unis.
Les autres personnes ont été renvoyées par les Bahamas, Cuba, les îles Turks and Caicos, le Mexique et d’autres pays.
« Il est inadmissible pour tout gouvernement d’envoyer des personnes en Haïti alors que le pays connaît une telle détérioration de la sécurité et un risque si élevé d’atteinte à la vie et à l’intégrité physique des personnes », a indiqué César Muñoz, chercheur senior auprès de la division Amériques de Human Rights Watch.