septembre 21, 2023
HAITI

Haïti : l’assassinat du président Jovenel MOISE ne doit pas rester impuni, exige l’OPC

L’Office de la Protection du Citoyen (OPC) dit noter avec attention des rebondissements axés sur des informations concernant le dossier de l’assassinat crapuleux et révoltant du président Jovenel Moïse.

Tout en saluant les efforts de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) et du Parquet de Port-au-Prince dans le traitement de ce dossier, l’OPC croit aussi important de noter que durant les deux dernières décennies, aucun procès criminel d’assassinat spectaculaire n’a eu lieu dans le pays.

« Les présumés assassins identifiés ne sont jamais poursuivis par la justice. Certains, arrêtés par la police, ont été libérés par des juges sans aucune forme de procès avec soupçon de corruption », s’insurge l’organisme de défense de droits humains.

L’organisme public de promotion et de défense des droits humains dit regretter que de 1995 à date, la population haïtienne n’a jamais suivi un grand procès criminel avec condamnation des accusés coupables à de lourdes peines qui pourrait servir d’action dissuasive pour les individus voulant commettre des actes répréhensibles au sein de la société.

« Le système judiciaire est pris en otage par des secteurs et affaibli par un organe disciplinaire (le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire) qui protège les juges malhonnêtes et corrompus mais persécute, à travers de fausses ONGs de droits humains, ceux qui sont honnêtes et qui veulent rester indépendants, fidèles à leur mission », condamne avec véhémence l’OPC.

La liste des cas d’assassinat spectaculaire en Haïti pour les trois dernières décennies est longue. l’OPC a cité quelques exemples : les cas de Félix Lamy (Directeur de Radio Galaxie) , assassiné le 10 décembre 1991 ; du Député Jean-Hubert Feuillé (ancien garde du corps du Président Jean Bertrand Aristide), le 7 novembre 1995 ; de Jean Léopold Dominique (Directeur de Radio Haïti Inter) et son Gardien Jean Claude Louissaint, le 3 avril 2000 ; Brignol Lindor (Journaliste), le3 décembre 2001 ; Rospide Pétion (Journaliste), le 10 juin 2019 ; Néhémie Joseph (Journaliste), le10 octobre 2019 ; Grégory St Hilaire (Étudiant), le 2 octobre 2020 ; Evelyne Sincère (Écolière), le 1er novembre 2020 ;  Diego Charles (Journaliste) et Marie Antoinette Duclaire (militante féministe et activiste politique), le 29 juin 2021.

 « L’assassinat du président Jovenel Moïse ne doit pas rester impuni. Faire la lumière sur ce crime ignoble, poursuivre et sanctionner les commanditaires, les auteurs intellectuels et matériels est une obligation », exige l’office de la protection du citoyen.

L’OPC recommande au Parquet de Port-au-Prince, particulièrement le Commissaire du Gouvernement « de ne pas se laisser intimider par les pressions ou les manœuvres déloyales des individus de tout acabit qui veulent à tout prix saboter l’enquête sur l’assassinat du Président Jovenel MOISE dans le but de renforcer le phénomène de l’impunité en Haïti à des fins inavouées et inavouables. »

L’OPC demande également au premier ministre en fonction, Dr Ariel Henry, de traduire « ses beaux discours » en des actes concrets consistant à faire avancer le dossier de l’assassinat du président Jovenel Moise conformément à la procédure pénale.