Haïti : Des femmes juges consternées par les conditions de détention dans les prisons

Le Chapitre haïtien de l’Association Internationale des femmes Juges (CHAIFEJ) tire la sonnette d’alarme sur les mauvaises conditions de détention dans les prisons haïtiennes, à l’occasion de la célébration, vendredi 10 décembre, du 73e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme. Elle en profite pour lancer un cri à l’endroit des autorités en faveur du respect des droits humains en milieu carcéral.
« A cet effet, le CHAIFEJ a repris les conclusions d’une consultation réalisée à travers ses membres afin de recueillir des propositions pouvant alléger le sort des prisonniers dans le contexte de la pandémie de COVID19. », indique une note de l’organisation féministe dont L’Exclusivité a pris connaissance de la teneur.
Le CHAIFEJ souligne que le constat de ses membres est alarmant et désastreux.
La situation délétère actuelle du pays impacte négativement les juridictions et les institutions presqu’inexistantes ne sachant guère comment y réagir au point que cela provoque une inflation galopante des entrées en prison, dénonce l’association des femmes juges.
Les conditions de détention en Haïti sont souvent infrahumaines, regrette le CHAIFEJ mettant en cause le manque de ressources humaines et matérielles du système.
Révolté par cette situation, le CHAIFEJ propose notamment aux autorités compétentes de placer tous les mineurs sous le régime de la liberté surveillée au terme de la loi du 7 septembre 1961, de promouvoir une politique pénale des parquets en vue de traiter en temps réel des actes de délinquance, de décongestionner le pénitencier national et d’organiser des petites cellules individuelles pour empêcher la contamination des prisonniers par le Coronavirus, de faciliter la procédure d’habeas corpus et d’organiser des audiences correctionnelles suivant la procédure.
Le CHAIFEJ recommande également, à la police nationale de cesser de maintenir en garde à vue des individus n’ayant commis aucune infraction à la loi pénale, aux autorités politiques de cesser d’ordonner à la police d’opérer des arrestations arbitraires, illégales en dehors de tout délit flagrant, peuplant ainsi inutilement les centres carcéraux.