octobre 1, 2023
HAITI JUSTICE

Fusillade à Ravine-Pintade : Au moins 11 personnes tuées, dont Loubens, fils de l’inspecteur divisionnaire Louicéus Délius, selon le CARDH

Le Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (CARDH) dit avoir recensé au moins 11 personnes ont été tuées lors de la fusillade perpétrée par la police contre de jeunes rappeurs au moment du tournage d’un clip, le 14 septembre dernier autour de 10 heures du soir, à la Rue Nord Alexis couramment appelée « Ravine Pintade ».

Parmi les victimes figurent Loubens, fils de l’inspecteur divisionnaire Louicéus Délius, selon le rapport du CARDH soulignant que trois jeunes sont morts sur le champ, deux blessés exécutés par la suite tandis que quatre autres emportés par la police ont été retrouvés morts au « Carrefour Samida », à l’avenue Poupelard (Carrefour Miragôane), à la ruelle Berne et à la ruelle Jérémie ; trois autres cadavres ont été découverts le lendemain.

« En effet, la thèse d’exécution paraît être justifiée si l’on tient compte de deux facteurs parmi d’autres, à savoir la préméditation et l’usage de la force disproportionnée. », avance l’organisme de défense des droits humains.

Toutefois, le CARDH tient à souligner que le groupe a manqué à l’obligation légale d’avoir l’autorisation de la mairie, visée par la police pour l’occupation de l’espace.

Le CARDH estime qu’il y a eu préméditation car une première patrouille de la police administrative a sillonné la zone et a donc vu le tournage. Ensuite, les quatre policiers de la patrouille à bord de la Toyota Land Cruiser (commissariat de Port-au-Prince), sans porte, sont venus et ont ouvert le feu sur les citoyens indistinctement, toujours selon le rapport du CARDH.

Le Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme recommande une enquête policière et judiciaire afin de déterminer les manquements, de fixer les responsabilités et de rétablir les parents des victimes dans leur droit.

L’enquête permettra de définir fondamentalement si les policiers ont été emportés par les « armes factices » apparentées à des armes réelles dont disposaient les jeunes, et comment devraient-ils réagir professionnellement ?