Droits humains : Haïti se trouve au bord de l’explosion s’alarme le CARDH

Le centre d’analyse et de recherche en droit de l’homme dit constater une dégradation accélérée des conditions de vie de la population haïtienne après l’assassinat du président Jovenel Moise le 7 Juillet 2021.
En effet, dans un rapport publié, le CARDH présente un tableau sombre de la situation des droits humains particulièrement sociaux et économiques en Haïti au cours des 9 derniers mois, marqué entre autres par l’augmentation des prix des produits de première nécessité sur marché local et la détérioration du climat sécuritaire du pays.
9 mois après l’exécution brutale du chef de l’Etat chez lui à Pèlerin 5, tous les indicateurs montrent une dégradation accélérée des conditions de vie de la population haïtienne, selon ce rapport du centre d’analyse et de recherche en droit de l’homme.
Le CARDH relève que depuis le 7 juillet 2021, les prix des produits de consommation ont presque doublé sur le marché local, ce qui complique davantage la situation socioéconomique déjà précaire des couches les plus vulnérables.
En effet les prix des céréales telles le riz, le maïs, la farine, le pois, ont explosé à la capitale. Par exemple la petite marmite de riz qui se vendait à 65 gourdes en juillet 2021 est passée à 100 gourdes en mars 2022. Celles du maïs, de la farine et du pois qui coutaient respectivement 70, 40 et 100 gourdes en juillet 2021, sont passées à 125, 75 et 125 gourdes, toujours le rapport du CARDH.
Ces prix augmentent quasiment chaque semaine et varient d’un endroit à un autre. Dans d’autres villes telles Petit-Goâve et Miragoâne et les départements du le Sud et de la Grand ‘Anse, les prix sont encore plus élevés étant donné que les coûts de transports ont considérablement augmenté.
Si la flambée des prix des produits de première nécessité est due notamment à l’augmentation par l’exécutif des prix du carburant à la pompe, l’organisme de défense des droits humains dit observer que la détérioration du climat sécuritaire du pays en est aussi l’un des facteurs.
En plus du phénomène du Kidnapping qui appauvrit les familles haïtiennes, les habitants de certaines zones comme Croix-des-bouquets, Cité Soleil, La Saline, Bélair, Martissant, Fontamara et aujourd’hui Mariani, sont soit restés cloitrer chez eux, ou tout simplement fuir leur maison pour se réfugier ailleurs.
Une situation qui selon le CARDH a des impacts négatifs sur l’économie au quotidien de ces familles poussant plusieurs d’entre elles à s’immigrer dans des dans pays voisins.
En guise de conclusion, le centre d’analyse et de recherche en droit de l’homme prédit que les conditions socioéconomiques de la population haïtienne vont se dégrader d’avantage.
L’organisation justifie cela par le fait que, je cite, le gouvernement d’exception d’Ariel Henry n’a pas les leviers pour agir efficacement sur cette réalité socio-économique et politique complexe dont les causes sont surtout structurelles. Aussi, la coopération internationale est toujours dans sa rhétorique de promesses. Haïti est donc au bord d’une catastrophe humaine sans précédent, si rien n’est fait, s’alarme le CARDH.
Michelot EXAVIER