Désarroi ! (Jackson Joseph)

Je souffre au constat du quotidien. Je désespère un peu plus chaque jour.  Mon cœur et mon âme gémissent. Je suis perdu dans le cercle vicieux du mal-être. 

Je prie. Je médite. Je me divertis dans la bière et la musique pour oublier ma peine, pour atténuer ma douleur. Mais tu ne peux jamais être indifférent face aux drames de ta génération, face à la disparition subite d’un jeune Mika, fougueux, porte-étendard, imprimant l’amour de la Patrie au-delà de toutes les vicissitudes. 

Alors, mon désarroi ne me lâche pas. Je suis perturbé au plus profond de mon être. Je m’inquiète pour l’avenir et pour la vie. 

J’ai envie de croire. J’ai envie d’être fort pour les autres et pour moi. J’ai envie d’être un exemple de courage. J’ai envie de symboliser l’espoir de meilleurs jours lors même que les inquiétudes m’envahissent et me font douter jusqu’à mon existence si aléatoire.  

Je suis brisé. La désespérance, l’incertitude des instants ont presque le pas sur ma volonté de me battre, d’aller plus loin. Tout cela me déprime. Tout cela me rend si indécis. Tout cela me dépeuple. Tout cela me dénude. 

Je me noie dans la déchéance. L’avenir ne montre pas d’attrait. C’est un quotidien sans ardeur, sans désir de se renouveler, sans volonté d’exterminer l’hydre du mal. 

Mais qu’importe! Je veux être mille dans ma solitude. Je veux être puissant dans ma faiblesse. Je veux être porteur d’espoir dans mes instants de doute. Je veux être un révolté, un indigné au milieu de tous ceux qui se confortent dans le malheur et la torture. 

Je dois briser mon désarroi même si mon cœur n’en dit rien et que mon âme, nostalgique, pleure encore toutes les larmes qu’une âme peut pleurer. 

Mais voilà, je continue de souffrir de douleur. Et même que tout m’indiffère. Mon désarroi semble vouloir persister! 

J’ai besoin de lumière! 

Jackson Joseph pour la nouvelle Haïti !