Déploiement d’une force d’intervention en Haïti : Ce que propose le Kenya

Alors que le gouvernement haïtien attend une force d’intervention multinationale pour démanteler les gangs armés, le Kenya, dont la délégation a laissé Port-au-Prince mercredi, a seulement proposé de protéger les infrastructures étatiques clés telles que l’aéroport, les ports maritimes et les routes principales, révèle le Miami Herald.
Le Kenya souhaiterait une grande participation des pays de la région à la force multinationale et l’immunité totale pour ses troupes même si la force serait non onusienne, apprend Vision 2000.
« La plupart des infrastructures critiques citées sont aux mains des gangs. Avant de protéger ces infrastructures critiques, il faut d’abord les reprendre », a déclaré une source diplomatique au Miami Herald.
La « force de protection statique », qu’un expert en sécurité d’Haïti qualifie de « non efficace », a été présentée par l’équipe d’évaluation de la sécurité composée de 10 membres dirigée par le directeur général du ministère des Affaires étrangères du Kenya, l’ambassadeur George Orina, lors d’une réunion qui s’est tenue lundi dans un hôtel, non loin de l’aéroport international de Port-au-Prince. Étaient présents des membres du gouvernement haïtien, des responsables de la Police nationale d’Haïti, des diplomates étrangers et le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies.
Des sources ont déclaré au Miami Herald que lors des discussions à Port-au-Prince, les Kenyans ne se sont pas engagés à donner suite à l’offre d’examiner la demande urgente d’une force d’intervention, qui a le soutien du secrétaire général de l’ONU, António Guterres. Toutefois, s’ils acceptaient de le faire, les Kenyans ont clairement indiqué que leur déploiement dépendrait de plusieurs facteurs. Ils comprennent une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU.
Alors qu’il réagissait sur la visite de la délégation kenyane en Haïti cette semaine, l’ancien ministre de la Justice et de la Sécurité publique Camille Junior Edouard a réaffirmé qu’une force d’intervention étrangère ne pourra résoudre la crise sécuritaire à laquelle le pays est en proie. La solution à ce problème selon lui ne peut venir que des Haïtiens et des forces de sécurité haïtiennes, pouvant dit-il appréhender la complexité de la question et accéder plus facilement aux territoires des bandes armées, moyennant que ces dernières soient dotées de moyens nécessaires.
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