« Daniel Foot serait victime de l’Etat profond du Département d’Etat » selon le professeur Blair Chéry
Environ 2 mois après sa nomination, l’envoyé spécial des Etats-Unis en Haïti, Daniel Foot, a démissionné. Il met en avant les expulsions inhumaines aux migrants haïtiens et son désaccord avec la politique des Etats-Unis vis-à-vis d’Haïti.
« Je ne serai pas associé à la décision inhumaine et contre-productive des États-Unis d’expulser des milliers de réfugiés haïtiens et d’immigrants illégaux vers Haïti, un pays où les fonctionnaires américains sont confinés dans des enceintes sécurisées en raison du danger que représentent les bandes armées qui contrôlent la vie quotidienne », s’est justifié Daniel Foote.
Réagissant sur cette démission, le professeur de philosophie politique à l’Université d’Etat d’Haïti (UEH), Blair Chéry, estime que l’émissaire Foote est victime de l’Etat profond du Département d’Etat.
« Comme le peuple haïtien, Daniel Foote, membre de l’establishment américain, est victime de l’État profond (Deep state) du Département d’Etat contrôlé par un clan politique et des lobbies aux Etats-Unis associés à l’oligarchie haïtienne et qui décident secrètement de tout sur Haïti », analyse Blair Chéry.
Le professeur de philosophie politique à l’UEH souligne, d’ailleurs, que dans sa lettre de démission, le diplomate Foote a clairement dénoncé cette structure parallèle, secrète et si puissante au point qu’elle est capable de modifier ses recommandations, projeter son propre récit sur la réalité haïtienne et placer des marionnettes à la tête de l’Etat haïtien.
Le professeur Chéry se dit étonné du fait que c’est pour la première e fois dans les relations entre Haïti et les Etats Unis qu’un diplomate américain de si haut rang ait assez de courage pour démasquer l’approche et la politique de Washington à l’égard d’Haïti.
Juriste de son état, Blair Chéry se montre très pessimiste quant à la possibilité que les dirigeants haïtiens saisissent cette opportunité offerte par l’émissaire démissionnaire Daniel Foote pour redéfinir sa politique étrangère vis-à-vis des Etats Unis.