Affaire – Dorval : La vie du magistrat Rénord Régis est entre les mains des autorités haïtiennes, selon le RNDDH

Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) a qualifié de décision scandaleuse le désarmement des agents de sécurité du juge d’instruction Rénord Régis, en charge du dossier de l’assassinat de l’ancien bâtonnier de Port-au-Prince, Me Monferier Dorval.
L’organisme de défense des droits humains dit avoir appris qu’en date du 17 juin 2021, le juge d’instruction a été contraint de remettre à la Direction logistique de la Police Nationale d’Haïti le fusil Galil de calibre 556 qui avait été confié le 25 septembre 2020 à l’agent affecté à sa sécurité.
Le RNDDH juge scandaleux que la PNH ait décidé d’exiger la remise de l’arme affectée à la sécurité du magistrat, d’autant plus que le jour de l’appel enjoignant à l’agent de rapporter l’arme en question, coïncidait à la date où Martine MOÏSE, l’épouse du président de facto Jovenel MOÏSE, devait être auditionnée.
L’organisme de défense des droits humains estime que la situation sécuritaire générale du pays aurait dû, au contraire inciter, l’institution policière à renforcer la sécurité du magistrat mettant en avant sa volonté d’instruire le dossier, en vue de faire jaillir la lumière sur cet assassinat.
Le RNDDH croit tout aussi scandaleux le fait par le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) de bouder les différentes communications qui lui ont été adressées par le magistrat, exigeant des conditions maximales de travail et de sécurité.
Pour le RNDDH, le comportement servile de la PNH qui, par un appel injustifié, a exigé la remise de l’arme devant assurer la sécurité du magistrat, ainsi que celui innommable du commissaire du gouvernement Maître Bed-Ford CLAUDE, prouvent plus que jamais que l’institution policière est complètement à la solde du gouvernement de facto actuel et que le pouvoir judiciaire est poings liés, aux pieds de l’Exécutif.
Le RNDDH invite le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Me Bedford Claude, à ne pas constituer un obstacle à la justice dans le cadre de l’instruction du dossier Dorval tout en rappelant à la PNH que ces actes d’intimidation pour éviter que les enquêtes judiciaires aboutissent, ne peuvent plus être tolérés dans le pays.