septembre 24, 2023
HAITI Insécurité

58 policiers ont été tués de juin 2022 à juin 2023 dont 29 pour le seul mois de janvier 2023, selon un rapport du RNDDH

58 policiers ont été tués de juin 2022 à juin 2023 dont 29 pour le seul mois de janvier 2023, selon un rapport du RNDDH, qui dénonce les conditions de travail des policiers. Parmi les victimes, plusieurs policiers ont été enlevés par des bandits armés et ne sont jamais rentrées chez elles selon les données fournis par le RNDD.

L’organisme de défense de droits humains dit noter qu’au moins treize attaques armées ont été perpétrées par les bandits armés de juin 2022 à juin 2023, à l’encontre de postes de police. Plusieurs policiers ont aussi été assassinés lors de ces raids. D’autres ont été blessés par balles et au moins un agent a été blessé à coups de pierre et de tessons de bouteilles.

Partout dans le pays, le RNDDH dit constater que les commissariats et sous-commissariats font face à d’énormes difficultés pour fonctionner  citant notamment absence de matériels de déplacement, insuffisance de matériels de bureau et de matériels policiers, bâtiments en mauvais état, non-alimentation en courant de ville et absence de source alternative au courant électrique. Il est donc demandé aux agents-tes de la PNH de travailler dans le dénuement quasi-total.

Parallèlement, les agents-tes de l’institution policière ne sont pas protégés par l’appareil judiciaire qui, à plusieurs reprises, décide de relâcher des bandits armés arrêtés par la PNH, mettant en péril la vie des agents qui avaient participé aux interventions ayant conduit à leur arrestation.

Aujourd’hui, le RNDDH convient aussi de souligner que les agents-tes de la PNH sont démotivés, en raison du comportement de la hiérarchie de l’institution : Ils affirment devoir supplier pour obtenir un minimum de matériels de fonctionnement en vue d’effectuer leur travail, ils bénéficient d’une couverture médicale totalement dysfonctionnelle, ils sont jetés en pâture aux bandits armés par ceux-là même en qui ils devraient avoir confiance et qui sont de connivence avec ces bandits. De plus, ils perçoivent un salaire qui ne leur permet pas de subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille. Ils détiennent une carte de débit qui n’est pas régulièrement renflouée. Ces conditions ne sont nullement engageantes et, dès qu’ils en ont la possibilité, ils laissent l’institution. Le RNDDH veut pour preuve le fait que, jusqu’au mois de novembre 2021, l’effectif de l’institution policière avoisinait seize mille (16.000) agents-tes. Aujourd’hui, ils sont moins de dix-mille (10.000).

Par ailleurs, le RNDDH reste convaincu que l’institution policière doit être l’objet d’un processus de certification. Et, idéalement, une équipe chargée de certifier les agents-tes de la PNH devrait être composée d’une structure indépendante, de l’Inspection Générale de la PNH et de l’Académie Nationale de Police.

Le RNDDH croit que la hiérarchie de l’institution policière, telle qu’elle est constituée aujourd’hui, risque de causer d’énormes torts à l’institution, si elle reste inchangée. Il est de notoriété publique que des membres de cette hiérarchie entretiennent des liens avec des bandits armés et que le haut-commandement de la PNH ne peut passer d’ordre aux policiers-ères. Dans ces conditions, cette hiérarchie qui a perdu toute crédibilité vis-à-vis des agents-tes ne peut pas continuer à conduire la barque de cette institution qui est très importante pour le pays.

En guise de conclusion, le RNDDH recommande aux autorités concernées d’offrir de meilleures conditions de travail aux policiers, de construire et réaménager les locaux des postes de police, en fonction des besoins déjà identifiés par les responsables des commissariats et sous-commissariats, de réviser le salaire des policiers ainsi que les avantages sociaux qui leur sont accordés dont la couverture d’assurance maladie , de procéder à la certification des agents-tes de la PNH, de procéder à des changements dans la hiérarchie de l’institution policière et de mettre fin à l’utilisation des ressources de l’Etat au profit des bandits armés alors que les policiers-ères sont dans le dénuement le plus total.

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